jeudi 29 novembre 2012

La généalogie, que du bonheur !

   Ca a dû forcément vous arriver une fois dans votre vie. Un matin, vous vous êtes levés et le soleil brillait plus fort que d'habitude, le café et le petit déjeuner avaient une saveur particuliére et les oiseaux chantaient plus fort qu'à l'accoutumée. Sans raison particuliére, vous aviez le sourire accroché à votre visage et rien ni personne capable de vous l'enlever de là où il avait décidé de s'implanter au moins pour la journée. Bref vous étiez heureux ! Comme le dit si bien la désormais célébre expression que vous avez déjà au moins entendu une fois : que du bonheur ! Et personnellement, je ne sais pas pour vous, c'est ce que je ressens grâce à la pratique de la généalogie et j'avais envie de vous en parler et de partager cela avec vous comme quand on est heureux et qu'on a envie de le partager avec tout le monde, même ceux qui ne le sont pas.

   C'est vrai que dans cet article, j'aurais pu vous parler de diverses choses tant il y a dire sur la généalogie et son évolution. Vous serez heureux de l'apprendre, il y a des tas et des tas d'idées d'articles que je garde bien au chaud dans un fichier bloc-notes pour les jours où le manque d'inspiration pourrait soudainement se faire sentir, ce qui reste tout de même assez rare. Mais voilà aujourd'hui, c'est le bonheur que procure cette activité qu'est la généalogie qui m'a donné envie de vous écrire ce joyeux billet et qui est abordé ici. Le bonheur de chercher, de fouiller et de se promener dans les archives, qu'elles soient numérisés ou non. Le bonheur de découvrir la vie qu'ont pu avoir nos ancêtres, quelles ont été leurs professions, leurs niveaux de vie, les adresses où ils ont vécu, qui étaient leurs amis ainsi que les moments heureux ou malheureux qu'ils ont pu vivre. Le bonheur de faire par hasard une découverte qui va débloquer une branche de l'arbre généalogique bloquée depuis des mois au détour de pérégrinations bien connues des généalogistes. Le bonheur de pouvoir traverser les époques et de faire un voyage dans le temps sans DeLorean. En résumé, vous l'aurez compris, que du bonheur !

   Rappelez-vous, dans un des premiers articles de votre blog généalogique préféré, je vous demandais pourquoi vous faisiez de la généalogie ( question qui s'adressait à ceux qui en font évidemment mais vu que c'est le sujet principal du blog, il y a quand même de grandes chances pour que ce soit votre cas ). C'est une question qui revient souvient dans la bouche des gens quand ils apprennent que vous faîtes de la généalogie et que vous êtes passionné par cela sans vraiment comprendre pourquoi. A l'époque, je n'y ai pas forcément pensé mais j'aurais pu également vous dire cela : je fais de la généalogie car c'est que du bonheur !


lundi 26 novembre 2012

Il n'y a pas que GeneaNet et les archives départementales !





   Quelquefois dans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle, il est bon de prendre du recul par rapport à des choses que l'on a pu faire, dire ou écrire et de se remettre en question. Cela permet d'avancer et même si c'est une façon d'exposer ses faiblesses, vous serez d'accord, c'est aussi une force que d'arriver à parvenir à cela. Vous devez vous demander pourquoi je vous dis tout ça ? Quel rapport avec GeneaNet et les archives en ligne ? Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas en train de vous endoctriner dans une quête spirituelle quelconque. Je vous explique.


   D'une part, un récent article du blog de votre serviteur intitulé "Le généalogiste nouveau est arrivé" que vous avez peut-être déjà lu parle d'une nouvelle maniére d'aborder la généalogie par le biais d'Internet. D'autre part, sur le web et sur les forums en particulier, les gens conseillent presque systématiquement aux hommes et aux femmes désireuses de se lancer dans la recherche de leurs origines de se rendre sur les sites de bases de données comme GeneaNet ou des archives départementales ( j'évoquais d'ailleurs cela il n'y a pas si longtemps ) alors que, même si ces conseils sont bons et se doivent évidemment d'être suivis, il existe bien d'autres endroits pratiques et riches d'enseignement sur le web qui permettent de trouver des renseignements en rapport avec la généalogie et dont trés peu de personnes parlent, ce qui est tout de même assez dommage quand on sait à quel point certains se sont donnés du mal pour créer ceux-ci et les faire vivre. Vous ne voyez toujours pas où je veux en venir ?

   Il se trouve que, comme le dit la célébre chanson, horreur, malheur, dans le billet consacré au généalogiste nouveau, j'ai moi-même fait comme ces personnes sur les forums en ne parlant, à l'exception des réseaux sociaux, que des bases de données style GeneaNet ainsi que des archives départementales ( et dans une moindre mesure, des archives municipales ). D'où la remise en question.

   Afin que vous puissiez me pardonner, voilà quelques liens vers des sites que vous ne connaissez peut-être déjà pas et qui pourront vous être utiles pour vous aider à avancer dans votre généalogie :
- Mémoire des Hommes : Archives conservés par le Ministére de la Défense, trés intéressant si vous avez des ancêtres militaires ou qui ont participé à des guerres par exemple
- Base Leonore : Permet de retrouver des ancêtres ayant obtenu la Légion d'Honneur. Selon certains, il y aurait des manques mais je ne peux pas l'affirmer à 100%.
- Les Guillotinés de la Revolution Française : Tout est dit dans le titre du site (-:
- Médailles Militaires : Le site recense les médaillés militaires entre 1852 et 1870
- Dicometiers : Un lexique des anciens métiers

   Alors, vous me pardonnez ? Plus sérieusement, vous êtes invités à poster en commentaire des liens de sites similaires que vous connaissez et appréciez afin que tout le monde puisse en profiter. Alors, à vos claviers !


jeudi 22 novembre 2012

Faire sa généalogie : par quoi commencer ?

  
   En me baladant sur des sites et des forums ayant pour théme la généalogie, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes se demandent comment faire pour débuter une généalogie et découvrir les origines de leurs familles. Et d'aprés vous, que répondent la majorité des gens ? Ils conseillent, en voulant faire bien, de s'inscrire sur des sites comme GeneaNet ou d'aller faire un tour sur les sites des archives départementales de leurs départements. En soi, vous en convenez, ces conseils que vous-même avez peut-être donné à certains de vos proches désirant se lancer dans cette merveilleuse activité qu'est la généalogie, sont loins d'êtres mauvais et ils sont même bons. Mais, malheureusement, c'est mettre la charrue avant les boeufs ( expression qui date du 16éme siécle au passage ). Quand on veut retrouver ses ancêtres, il y a quelque chose à faire avant, quelque chose d'évident, de logique et d'indispensable. Mais qu'est-que ça peut bien être ?

   Comme écrit sur mon site que vous avez peut-être déjà eu l'occasion de visiter, la généalogie est, selon la définition du Larousse, la science qui a pour objets la recherche de l'origine et l'étude de la composition des familles. Des familles, oui, des familles, vous avez bien entendu : des familles ! Ben oui, quand vous partez à la recherche de vos origines et de votre descendance, vous partez également en quelque sorte à la recherche de votre famille et de son histoire, bien évidemment car vous êtes déjà au courant qu'un généalogiste ne fait pas que de la généalogie. Et pour connaître votre famille, quoi de mieux qu'interroger...votre famille ?

   Là, vous allez me dire : "Gregory mais oui c'est bien sûr tu as raison, je te laisse, je vais chez ma grand-mére lui poser des questions sur elle, sur papi, sur...". Eh oh, l'article n'est pas finie ! Interroger la famille veut bien sûr dire poser des questions aux membres de votre famille, notamment les grands-parents qui ont bien souvent des dizaines et des dizaines d'histoires familiales à vous raconter en commençant par leurs propres histoires. Mais ce n'est pas tout, interroger votre famille c'est aussi interroger les documents de cette derniére et le champ d'investigation est vaste : courriers, photos, livrets de famille et j'en passe. Grâce à tout cela, vous pouvez déjà en apprendre beaucoup pour pouvoir débuter votre généalogie de la meilleure des maniéres et constituer de façon solide la base de votre arbre généalogique qui, par la suite, pourra s'enrichir, grâce à vos échanges sur les sites Internet spécialisés et/ou vos visites sur les sites des archives départementales de tel ou tel département selon d'où viennent vos ascendans, d'informations supplémentaires.

   Voilà, c'est terminé, vous pouvez aller voir mamie. Passez-lui le bonjour et n'hésitez pas à revenir pour me dire en commentaire quelles histoires et quelles anecdotes elle vous a racontées (-;

  

samedi 17 novembre 2012

Le généalogiste nouveau est arrivé !



   Vous le savez, comme chaque année, le beaujolais nouveau arrive avec son lot de dégustations et d'avis les suivant, traditionnellement le troisiéme jeudi de novembre. Loin de moi l'idée de vous pondre un article sur ce vin de primeur mais c'est une façon un peu originale de saisir un sujet d'actualité qui pourra vous amener vers le théme de ce nouveau billet : le généalogiste nouveau ! Je vous vois déjà, l'étonnement dans les yeux, vous demander : "Mais c'est quoi le généalogiste nouveau ?" Ne paniquez pas, asseyez-vous, soufflez un coup et respirez, tout va vous être expliquer.
   Depuis quelques années, les nouvelles technologies et plus particuliérement Internet ont envahi votre quotidien et le généalogiste n'échappe évidemment pas à la régle. Par conséquent, il a dû s'adapter et devenir donc : le généalogiste nouveau !

   Tout d'abord, même si ce n'est pas forcément le plus important, celui-ci se doit d'être inscrit sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter ou Google + ou sur des forums pour échanger avec d'autres généalogistes qu'ils soient amateurs ou professionnels où il pourra quelquefois demander conseil et/ou trouver des astuces ou des liens vers des sites qui pourront l'aider à avancer dans sa généalogie mais aussi pour se tenir au courant de l'actualité généalogique.

   Aprés, celui-ci, pour avancer dans ses recherches généalogiques mais également pour partager avec le plus grand nombre le résultat de ces recherches va être présent sur des sites comme GeneaNet ( qui a récemment fait la une des médias en dépassant le cap du milliard d'entrées ), Genealogie.com ou MyHeritage qui sont en fait en quelque sorte des bases de données généalogiques alimentées par les membres inscrits qui vont y faire figurer leurs arbres généalogiques. Sur ces sites, on y trouve aussi des conseils généalogiques, des forums d'entraide et des accés ( parfois payants ) à des actes ou des registres divers et variés. Cependant, beaucoup de gens dénoncent la relative fiabilité des informations fournis par les gens inscrits sur ces bases et conseillent de vérifier les sources lorsqu'elles sont indiquées car il peut y avoir des erreurs, souvent involontaires.

   Enfin, il y a les archives numérisées ( voir notamment le test du site des AD 01 ). La plupart des départements et certaines municipalités ont mis en ligne de maniére numérisé des documents comme les actes d'état civil, les recensements de population, les registres matricules ou encore les cadastres qui sont dans la quasi-totalité des cas accessibles gratuitement depuis votre ordinateur. Pour le généalogiste qui veut avoir accés à tout cela, plus besoin de se déplacer surtout si ces ancêtres ont eu le bon goût de vivre à des centaines de kilométres de l'endroit où il réside. Le bémol étant donc que quelques départements n'ont pas encore scanné et mis à disposition du public leurs archives sur le net soit par choix soit par manque de moyens sans compter que pour trouver certains éléments, il faudra se déplacer tout de même car tout n'est pas disponible sur la toile. Le généalogiste nouveau doit maîtriser ces outils web mais aussi toujours savoir se débrouiller lorsqu'il sera amené à aller en salle de lecture.

   Et vous, qu'en pensez-vous ?  Etes-vous inscrits sur les réseaux sociaux ou sur les bases de données généalogiques ? Vous rendez-vous sur les sites des AD ou des AM pour y consulter des archives ? En un mot, êtes-vous un généalogiste nouveau ?

  

mercredi 14 novembre 2012

J'ai testé pour vous le site des AD 01 (Ain) !

  
   Vous n'êtes pas sans savoir que de plus en plus de généalogistes ( qu'ils soient débutants ou confirmés ) utilisent Internet pour leurs recherches et vous faîtes sûrement partie du lot. Et sur le web, les archives numérisées mises en ligne par la plupart des départements connaissent un gros succés. Cependant, beaucoup vont sur ces sites pour aller jeter un coup d'oeil aux actes d'état civil sans prendre la peine de regarder ce qu'il peut y avoir autour alors qu'il existe d'autres ressources comme les registres matricules par exemple qui fournissent un nombre important de données pouvant être utiles dans une généalogie et qu'on ne trouve pas forcément sur un acte de naissance, de mariage ou de décés. C'est pour toutes ces raisons que j'ai décidé de vous amener faire un tour d'horizon de ces sites et de vous les présenter en "détail" et logiquement, dans ce premier "numéro", le département mis à l'honneur est le département 01 ( peut-être le vôtre qui sait ) qui est celui de l'Ain et qui se situe dans la région Rhône-Alpes accessible en cliquant ici.

   Ce qui est certain, c'est que vous ne regretterez pas d'avoir des ancêtres là-bas si vous êtes amené à aller y faire des recherches car le site est agréable à visiter et trés bien présenté avec une section "Nouveautés" présentant notamment les expos des AD du moment, une section "Document du mois" montrant un document précis mis à l'honneur, une section "SOS détective" demandant aux visiteurs de venir aider à identifier des photographies, une section "Service éducatif" en relation avec le domaine scolaire ( voir l'article sur la généalogie à l'école ), une section "Venir aux archives" expliquant comment...venir aux archives ( logique (-: ), une section "Recherches fonciéres" avec les hypothèques et les plans cadastraux et enfin, la plus importante de toutes, la section "Recherches en ligne" qui va vous être détaillée dans le prochain paragraphe.

   Ladite section se compose elle-même en 6 sous-sections :
- Cartes et plans : c'est à dire le cadastre avec des "atlas cantonaux" réalisés entre 1806 et 1812 ainsi que les plans parcellaires par commune réalisés entre 1806 et 1867
- Presse et biblio : un vrai trésor ! et je pése mes mots, vous allez vous en rendre compte. Une bibliothéque avec des ouvrages datant de 1497 à nos jours, des périodiques allant de 1701 à aujourd'hui, 3 dictionnaires topographiques et historiques, des journaux locaux numérisés couvrant une période allant de 1821 à 1962 et normalement, des annuaires administratifs et commerciaux mais le point noir est que la page ne fonctionne pas (je ne sais pas si c'est temporaire, si vous êtes un habitué du site, n'hésitez pas à me contacter pour m'en dire plus)
- Inventaires : comme pour les annuaires, la page ne fonctionne pas
- Images, photos et films : des cartes postales (environ 10000 datant du fin 19é-début 20é), des estampes, des photographies tirées de quatre fonds différents et également des films
- Communes de l'Ain : une carte du département pour voir où sont situées les communes avec des liens vers des documents relatifs à ces derniéres, simple mais utile, notamment pour la désormais célébre pratique de l'escargot (-:
- Et enfin, celle que vous attendez tous, Généalogie : les classiques etat civil et tables décennales avec possibilité de recherche nominative (le plus ancien registre date de 1509), les recensements de population depuis 1836, les registres matricules des bureaux de Belley et de Bourg-en-Bresse, les tables de successions couvrant une période 1834 - 1959 et les listes électorales allant de 1890 à 1910 environ selon les communes.

   En plus de tout cela, vous avez la possibilité d'accéder à un espace personnel vous permettant de fournir votre aide pour l'indexation collaborative et de faire une recherche globale sur tout le site via un onglet "Rechercher partout" mais malheureusement là aussi, lors du test ,quelques bugs se sont invités sans prévenir.

   En résumé, un site trés complet, bien fourni, agréable et facile d'utilisation, le point négatif restant les bugs sur ces pages ne voulant pas s'afficher à certains endroits sans raisons apparentes. Et vous, avez-vous eu des recherches à effectuer sur ce site ? Qu'en pensez-vous ?
   

  

mercredi 7 novembre 2012

Interview de Nadine Pellen, sociologue : "Ma méthode de travail est basée sur la généalogie"


    Suite à l'article sur la généalogie qui vient en aide à la médecine, j'ai eu l'honneur de pouvoir poser quelques questions à Nadine Pellen, cette professeur de sociologie bretonne qui utilise la généalogie dans ses recherches pour sa thése qui cherche à prouver que les patients bretons touchés par cette maladie peuvent avoir des liens de parenté communs.


Nadine Pellen, présentez-vous en quelques mots pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore.

En quelques mots... alors, je vous citerai bien un diplôme, une drogue et un plat.
Un diplôme : le doctorat, que je viens de soutenir le 13 janvier 2012. Ma thèse, en démographie, traitait de l’origine de la mucoviscidose en Bretagne.
Une drogue : la généalogie, je suis accroc.
Un plat : le far breton, ma famille est implantée au bout du monde, dans le Finistère Nord, depuis des générations.

Parlez-nous de votre thèse. En quoi est-elle en rapport avec la généalogie ?

Ma méthode de travail est basée sur la généalogie.

J’ai développé un travail commencé et arrêté au début des années 1990 par le Professeur Chaventré, directeur de recherche à l’Ined (Institut national d’études démographiques). L’idée de départ était de remonter les arbres généalogiques, en ascendance directe, de malades afin de voir, où les branches se croisent.
J’ai commencé par recenser tous les malades atteints de mucoviscidose dans le Finistère et les Côtes d’Armor (archives d’hôpital, laboratoire de génétique, appel aux familles). Puis, j’ai remonté, grâce à un réseau de plus de 250 généalogistes bénévoles, les arbres généalogique des milliers de malades bretons.

L’analyse des croisements de branches a permis de mettre en avant que les individus partageant une mutation identique sont apparentés. Les lieux de vie de leurs ancêtres communs ont été cartographiés. Ils indiquent une répartition différentielle selon les mutations portées. L’observation de foyers littoraux de concentration d’ancêtres des porteurs des mutations de la mucoviscidose m’a poussé à évoquer une entrée maritime des mutations principales et non un refoulement de la population jusqu’aux limites terrestres du vieux continent.
Les Bretons actuels sont les descendants des émigrés anglo-saxons (Gallois, Cornouaillais, Irlandais) débarqués par la mer au Ve siècle. Or, au vu des cartographies élaborées et de ma connaissance des marqueurs génétiques des deux côtés de la Manche, j’ai avancé l’hypothèse, d’implantations différentielles des migrants en Armorique. Ainsi, la proximité des données génétiques (G551D, G542X, 1078delT), des deux côtés de la Manche, vient renforcer la théorie selon laquelle le patrimoine génétique des grands-Bretons et des Bretons armoricains est commun et ce depuis les grandes migrations du Ve siècle.
On peut donc émettre l’hypothèse d’origines différentes des populations, ce qui pourrait expliquer la disparité régionale que l’on retrouve chez les ancêtres des malades actuels.

Plus proche de nous, ces apparentements génétiques ont alors permis de tracer, statistiquement, le chemin emprunté par le gène, sur près de 20 générations, pour arriver jusqu’à nous.

Au niveau des ancêtres, l’examen des unions a révélé des âges au mariage précoces, notamment pour les femmes, des remariages fréquents, notamment pour les hommes, révélateurs de pratiques matrimoniales fécondes augmentant la probabilité de transmission génétique. De plus, la stabilité géographique constatée au moment des noces ne semble pas avoir favorisé la diversité génétique.
La consanguinité, souvent évoquée pour expliquer la fréquence du nombre de malades atteints de mucoviscidose en Bretagne, n’a pas été un élément déterminant dans la présente étude. En effet, seulement 0,8 % des malades sont nés d’une union entre parents cousins ou petits-cousins. Au niveau des ancêtres, c’est à partir de la 7e génération que la proportion de paires d’individus apparentés augmente. Ainsi, plus que la consanguinité, c’est l’endogamie qui tend a perpétuer le degré d’homogénéité génétique.

La présence d’un gène délétère, sans doute venu d’outre-Manche, associé à une forte fécondité, une population peu mobile au marché matrimonial restreint ainsi qu’un avantage sélectif des porteurs sains, permettent d’expliquer la fréquence et la répartition de la mucoviscidose à la pointe de la Bretagne aujourd’hui.


Où en êtes-vous dans vos recherches par rapport à cette thèse ? Pensez-vous avoir besoin d'aide ?

Je travaille toujours à compléter la base de données. Par le bouche à oreille j’ai rencontré des familles d’origine bretonne touchées par cette maladie mais qui ne vivent plus en Bretagne, et dont je n’avais donc pas connaissance.
J’ai toujours besoin d’aide pour remonter des branches, en Bretagne ou ailleurs. En Bretagne, j’ai des difficultés en ce qui concerne les départements du Morbihan et d’Île et Vilaine.
J’espère reprendre les travaux d’analyse l’année prochaine.

Et vous-même, à la base, êtes-vous passionnée de généalogie ? Et si oui, comment vous-est venue cette passion ?

Je m’intéresse à la généalogie depuis que j’ai écrit un petit livret familial, à 20 ans (ça fait 15 ans), sur ma grand-mère maternelle. De ma famille paternelle j’ai hérité, entre autres, d’un gène que l’on nomme F508del et qui code pour la mucoviscidose. Je suis ce que l’on appelle un porteur sain. C’est-à-dire que je ne porte qu’un seul exemplaire de ce gène. Si j’en avais aussi hérité d’une copie de ma maman, je serai malade.
C’est le cumul de ces deux héritages qui m’a poussée à faire cette recherche sur la mucoviscidose par la généalogie.

Comment est perçu votre thèse dans le milieu de la médecine ? Et dans celui de la généalogie ?

Dans le milieu de la médecine j’ai l’appui de Gilles Rault et de Claude Férec deux brillants activistes qui luttent au quotidien contre la mucoviscidose. J’ai aussi le soutien de nombreuses familles de malades. Dans le milieu de la généalogie j’ai reçu un appui incroyable des centres du Finistère et des Côtes d’Armor. C’est un vrai élan de solidarité organisé (forum, création d’une liste de diffusion, mise en place d’outils informatiques, etc.) qui s’est mis en place. Sans tous ces bénévoles, je n’aurai jamais pu faire cette thèse. Je leur suis très reconnaissante.
A ce jour, je n’ai pas perçu de réaction négative par rapport à mes recherches, plus de l’indifférence.
Je voudrais ajouter que d’un point de vue juridique, la base de données sur laquelle je travaille est intégrée au service d’information médicale d’un centre de soin. Elle est déclarée à la Cnil et répond aux mêmes normes d’accès que le dossier médical des patients.

Récemment, j'ai écrit sur le blog un article sur la généalogie génétique ? Avez-vous un avis là-dessus ? Est-ce que c'est un procède qui pourrait vous aider ?

Je vais tacher d’y répondre mais il faut savoir que c’est un sujet très complexe plein d’inconnus, de statistiques et qui remet en cause un certain nombre de principes éthiques.
Sachant qu’il y a trois questions en une, je vais essayer d’y répondre en décomposant le sujet.
1- Partons du principe que la généalogie génétique soit, comme vous le dîtes dans votre article une : « carte sur laquelle vous pourrez voir d'où viennent vos ascendants, découvrir des cousinages avec des individus ou encore savoir si vous avez un lien de parenté avec une célébrité historique quelconque dans certains cas. »
2- Rappelons qu’en France, la loi interdit les bases de données contenant des informations génétiques, nominatives et généalogiques. Je travaille sur ce type de fichier mais en répondant aux exigences de la Cnil (ordinateur dédié, non connecté à internet, protection des données personnelles, etc.). Toutes les analyses sont faites sur des fichiers anonymisés pour les 4 premières générations.
3- Une « carte sur laquelle vous pourrez voir d'où viennent vos ascendants » : d’après mes connaissances limitées en génétique, vous pouvez avoir simplement des probabilités sur les origines géographiques d’ancêtres très lointains, ce qui reste tout aussi approximatif sur une échelle temporelle. Ça reste des cartes.
4- Ensuite, « découvrir des cousinages avec des individus » : franchement, je ne vois pas techniquement comment on peut retrouver des cousinages sur des probabilités d’origines.
5- Mon avis là-dessus ? Si ça fait plaisir à certaines personnes de savoir qu’elles sont originaires à 33% d’Asie, 33% d’Afrique et 33% d’Europe centrale, tant mieux. Si d’autres sont contents de savoir qu’ils sont à la fois cousins avec Madonna, Céline Dion et Camilla Parker Bowles, tant mieux.
6- Est-ce que ce procédé peut m’aider dans mes recherches ? D’après ce que j’en sais, non, c’est trop approximatif. 

Pour finir, avez-vous un message particulier à faire passer aux lecteurs du blog ?

J’aurai pu intituler ma thèse « Des gènes et des hommes ». Car les généalogies représentent l’histoire biologique des hommes. Elles dessinent les chemins par lesquels le patrimoine génétique collectif a été transmis de générations en générations. Je l’ai intitulée « Hasard, coïncidence, prédestination... et s’il fallait plutôt regarder du côté de nos aïeux ? Analyse démographique et historique des réseaux généalogiques et des structures familiales des patients atteints de mucoviscidose en Bretagne. ».
Car comme je l’ai montré, en m’appuyant sur des généalogies, cette maladie, en Bretagne, n’est pas due au hasard et j’en ai l’intime conviction, elle n’est pas non plus une fatalité. Quoiqu’il en soit, la généalogie présente, pour les familles touchées, une approche collective non plus individuelle de la maladie.

Merci beaucoup à Nadine pour sa gentillesse et sa disponibilité


dimanche 4 novembre 2012

Mon ancêtre, ce héros !

   Si vous faîtes votre généalogie ou si vous avez déjà tout simplement fait des recherches sur vos ancêtres, vous avez sûrement été ému et/ou touché en faisant une découverte particuliére sur un de ceux-là. C'est pour cela que cet article va aujourd'hui vous parler de mon arriére-grand-pére Louis Dion.

   Louis est né le 12 août 1880 à Roubaix dans le Nord et est issu de l'union de Victor Dion, tisserand originaire de Tournai en Belgique, et de Louvieaux Leonie, couturiére originaire elle d'Ath en Belgique. Roubaix, ayant été la capitale mondiale du textile à cette époque, il est normal que ces deux personnes aient quitté leur Belgique natale pour s'installer dans cette ville vu leurs professions respectives. Pour la petite histoire, il a eu un frére jumeau prénommé Jules malheureusement décédé enfant le 30 octobre 1882.
   Devenu coupeur de chaussures, Louis épousa Léontine Riveret, chamareuse, fille d'Augustin Riveret et de Celina Dubois le 29 février 1908 à Roubaix. Ensemble, ils vécurent au 41 rue Meyerbeer et eurent quatre enfants : Marie-Louise (ma grand-mére maternelle), Léon, Louis et René.
   Finalement, il décéda le 23 février 1941 à Roubaix à l'âge de 60 ans, quelques années aprés sa femme, morte le 13 octobre 1937 à Roubaix également.

   Une vie somme toute normale allez-vous me dire et vous avez raison mais ce serait sans compter sur la premiére guerre mondiale qui a duré, comme vous le savez, 4 ans entre 1914 et 1918. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que Louis est rappelé à l'activité militaire suite au décret du 1er août 1914 décidant de la mobilisation générale en France. Il est affecté au 151é Régiment d'Infanterie et arrive au corps le 12 août 1914 puis il passe au 116é Régiment d'Infanterie le 6 mars 1917 et au 19é Régiment d'Infanterie le 9 juin 1917. Comme vous vous en doutez, ces informations figurent sur son registre matricule. Mais la plus importante de toutes (en tout cas à mes yeux) est la fait que mon ancêtre ait reçu une médaille militaire par décret du 28 juillet 1931 et que le document stipule qu'il a été un "soldat ayant toujours donné à ses camarades l'exemple de la bravoure et du sang-froid".

   Et vous, avez-vous des ancêtres qui ont fait ou accompli des choses dont vous êtes particuliérement fier ? Si c'est le cas, dîtes-le et racontez vos histoires !