Comme vous le savez déjà très certainement si vous avez l'habitude de me lire ou de me suivre sur les réseaux sociaux, je suis souvent en train de lire les différents blogs et sites généalogiques présents sur la toile. On y apprend beaucoup de choses et on y lit des articles intéressants ( ou pas ) sur notre activité favorite ( je parle de la généalogie bien sûr, si vous pensiez que je parlais d'autre chose c'est que vous vous êtes trompé de blog (-: ) mais pas que car la fonction commentaire nous permet de débattre, d'échanger, de discuter, de palabrer... comme ce fût le cas il y a peu de temps sur ce blog ici même en qui concerne
les challenges généalogiques. Et récemment, il y a un commentaire qui m'a interpellé et qui m'a donné envie d'écrire l'article que vous êtes en train de lire ( avec plaisir je l'espère ).
Le commentaire dont je vous parle a été écrit suite à l'article intitulé "
Des Frenchies à RootsTech 2014" figurant sur le site de la Revue Française de Généalogie ayant pour but de présenter ce grand événement généalogique ainsi que la délégation envoyée sur place par ces derniers afin de nous informer de ce qu'il se passe là-bas de la manière la plus fidèle et la plus attrayante possible. Voilà le commentaire en question : "
c'est le souci des nouvelles techno dans la généalogie comme twitter,
facebook, blog etc... Moi, moi, moi, faisant totalement abstraction du
travail collectif que doit être la généalogie. "mon" blog, "mon"
twitter", "mon" facebook... Les échanges (questions, réponses, ajouts,
correctifs... à 2, 3, 5 ou 10 contributeurs différents) dans tout ça
sont relégués aux oubliettes. Bien dommage, un généalogiste ne peut
s'enrichir que des échanges qu'il peut avoir avec d'autres sur des
forums ou des listes de discussions et où donc les échanges peuvent être
contradictoires ou lors de rencontres dans les centres d'archives, même
si c'est derrière un café dans la salle de pause... Les nouvelles
technos doivent d'abord servir les échanges contradictoires.
Si la généalogie du futur c'est d'avoir "son" blog, "son" facebook pour
raconter son "pseudo quotidien" sans jamais mettre les pieds aux
archives et se contenter de compiler des données issues d'autres bases
de données et de faire un semblant de recherches sur des archives en
ligne à la portée d'un enfant de 12 ans, alors... les nouvelles technos
ça ne me dit rien qui vaille." et il a été posté en réponse à un autre commentaire bien plus court disant : "
Cet article est de la pub. Type "regardez comme on est beau"." Je ne répondrai pas ici à cela car, de mon avis personnel, Lulu, notre sorcière préférée, l'a très bien fait. Je ne détaillerai pas non plus l'échange et le mini-débat qui a suivi mais force est de constater que cela a fait réagir et que les avis divergent sur le sujet. Et c'est donc comme cela que cette question m'est venue : le généalogiste est-il un adepte du "moi je" ?
Pour ma part, je vais peut-être vous surprendre, mais je pense que c'est en partie le cas ( mais attention, je dis bien en partie ! ). Et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, lorsqu'on décide de se lancer dans sa généalogie et de faire son arbre c'est souvent, pour ne pas dire toujours, dans le but, conscient ou inconscient parfois, de répondre à des questions que l'on se pose sur soi-même et sur ses origines du style : qui suis-je ? d'où est-ce que je viens ? quelles sont mes origines et mes racines ? et pleins d'autres interrogations qui ont un côté un peu narcissique même si le mot est peut-être un peu fort mais l'idée est là et j'en ai parlé d'ailleurs brièvement dans un de mes articles dans lequel j'explique justement
pourquoi je fais de la généalogie. Evidemment, il y a d'autres raisons comme la volonté de poursuivre un travail commencé par un autre membre de la famille, le désir de s'enrichir intellectuellement par le biais des recherches généalogiques, l'envie de vouloir percer des secrets familiaux...etc...mais toujours est-il que cela part également d'une envie quelque peu égoïste sans que cela soit quelque chose dont on doit avoir honte car dans ce cas bien précis, je parle d'égoïsme c'est certain mais je veux parler d'égoïsme au sens noble du terme si toutefois il y en a un et je le crois.
Ensuite, il y a effectivement cet aspect technologique que certains généalogistes ont apparemment du mal à encaisser qui fait que l'on va exposer son travail généalogique par le biais d'un arbre mis en ligne sur des sites comme GeneaNet ou MyHeritage, d'un blog comme c'est le cas ici par exemple ou des réseaux sociaux ( notamment Twitter ou la communauté des généablogueurs est très active ) et qui nécessite donc d'avoir un peu d'audience et de faire en sorte que les yeux se tournent vers nous. C'est toujours une fierté pour un généalogiste de dire : "regardez ce que j'ai trouvé" et cela peut être une épine généalogique ( #geneatheme du mois de janvier d'ailleurs ) qu'on arrive enfin à solutionner,
un ancêtre décoré ou qui a eu une vie exceptionnelle, un cousinage avec une célébrité et j'en passe. Il y a donc là aussi un peu de ce "moi je" mais est-ce vraiment quelque chose de si terrible que cela ? Non, vraiment pas car comme je le disais à Antoine dans la discussion qui a suivi mon article sur
les challenges généalogiques, le but premier de mon blog n'est pas d'avoir un maximum de lecteurs même si ça reste un élément à prendre en compte car si on écrit ou si on met ligne, c'est pour être lu ou vu tout en sachant qu'on ne cherche pas la notoriété ou la reconnaissance mais la possibilité de pouvoir trouver des réponses quand on fait face à une impasse généalogique ou de pouvoir débattre sur des sujets comme celui sur lequel je suis en train d'écrire. De toute manière, même sans arbre en ligne, sans blog, sans compte sur les réseaux sociaux, le généalogiste cherchera toujours quelqu'un à qui parler de ses trouvailles, de ses problèmes, de ses épines généalogiques, de ses ancêtres, de ses origines, de ses racines, de ses découvertes extraordinaires ou non...etc...et c'est normal quand c'est une passion car c'en est une tout comme le passionné de football pourra vous parler pendant des heures du match de Ligue des Champions de la semaine dernière, des buts marqués, des buts ratés, des erreurs de l'arbitre, de l'ambiance dans le stade, de la tactique, de la composition d'équipe de l'adversaire...etc....
En conclusion, le généalogiste a effectivement un côté "moi je" nécessaire, selon moi, à la pratique de la généalogie et qui est loin de faire de lui un être ignoble et centré totalement sur lui-même ( bien au contraire ! ) car, et c'est là tout le paradoxe du généalogiste , il a aussi cette générosité qui l'habite et cette volonté de travailler de manière collective en allant aider les autres en indexant, en commentant et/ou en relayant des articles de blog pour aider d'autres généalogistes à résoudre des problèmes rencontrés, en mettant en ligne son arbre pour que ses collègues généalogistes puissent profiter de son travail et j'en oublie certainement sachant que ce travail d'entraide peut se faire aussi sur le terrain et que l'un n'empêche pas l'autre. Et vous, qu'en pensez-vous ?