mardi 18 septembre 2012

Un généalogiste ne fait pas que de la généalogie...

   Mais pourquoi un tel titre ? Parce qu'encore une fois, j'ai dû faire face à une réflexion qui m'a plus ou moins fait bondir comme ce fût le cas pour l'obligation de moyens chez le généalogiste (voir l'article de la semaine dernière). Cette fois-ci, j'étais dans un salon dédié aux entrepreneurs.

   A un moment donné, je m'asseois à la table d'un sympathique monsieur qui m'invite à venir lui parler de mon activité. Je lui passe donc ma carte de visite et me présente  comme étant ce que je suis c'est-à-dire un généalogiste familial professionnel. Trés rapidement, il m'avoue ne pas croire qu'une telle activité puisse réussir à elle seule à me faire vivre. Je lui demande pourquoi. Il me répond que grâce aux archives d'état civil en ligne (rappelons au passage que pas tous les départements en France ont mis leurs archives ne serait-ce que d'état civil en ligne sur le web) son père a réussi à retrouver en une matinée ses ancêtres ayant porté le même nom que lui et ce, jusqu'à la Révolution sachant que tous ont habité le même village, ce qui facilite grandement la recherche. Et...eh ben rien de plus. Apparemment pour ce monsieur, faire de la généalogie se résume à noter des noms et des dates sur un arbre et basta ! Heureusement que c'est faux.

   Le généalogiste professionnel en bon passionné qu'il se doit d'être ne cherche pas qu'à placer des noms et des dates sur un arbre. Il va plus loin. Il ne se limite pas à la généalogie patronymique mais établit évidemment des généalogies maternelles, paternelles, complétes... (pour les non-initiés, cliquez ici pour découvrir les différentes généalogies qu'il est possible de rencontrer). Mais au-delà de cela, ce dernier va chercher à aller plus loin et à faire vivre les ancêtres en expliquant au client quels étaient leurs professions sachant que ce sont souvent des vieux métiers qui n'existent plus aujourd'hui et qu'il faut pouvoir connaître, où ils ont vécu et dans quelles conditions, qui étaient leurs amis... le tout présenté dans un document (un classeur pour ma part avec une fiche A4 par ancêtre) construit et cohérent. Le généalogiste a aussi forcément des notions d'histoire qui vont également lui permettre d'établir des hypothéses et expliquer pourquoi par exemple un ascendant aurait migré de tel lieu à tel lieu à telle époque. Il faut aussi se dire que pour celui-ci la "recherche d'ancêtres" n'est pas la seule prestation offerte. Par exemple, en ce qui me concerne, je propose de saisir des généalogies déjà établies sur Internet ou sur logiciel, ce qui nécessite des connaissances en informatique.

    Le généalogiste fait de l'écriture (biographique dirons-nous) donc du français avec ce que cela implique de grammaire, de vocabulaire, de conjugaison et d'orthographe mais aussi de l'histoire, de la géographie, de la saisie informatique...etc...Bref, même si cela reste la base de son activité, il ne fait pas que de la généalogie. Est-ce bien compris ? (-;

  

7 commentaires:

  1. Bien dit ! On peut ajouter aussi un peu de sociologie, un peu de droit, un peu de psychologie quand on sent derrière nos clients une tout autre question que celle de connaitre ses ancêtres...
    et aussi beaucoup de pédagogie pour expliquer tout ça !
    Il n'y a rien de pire que les raccourcis et les généralités...

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    1. Oui effectivement, j'aurais pu rajouter tout cela. La généalogie est une discipline trés riche qui demande de savoir maîtriser beaucoup de paramétres.
      Aprés, je n'en veux pas à ce monsieur qui a fait un raccourci (qui n'en fait pas ?) sûrement à cause de sa méconnaissance de la généalogie, raison de plus pour en parler à l'école.

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  2. Il faut aussi saisir le réel besoin du client, ses attentes...Je ne suis pas professionnel, mais je suis d'accord avec votre article.
    Le simple fait de retrouver des noms et des lieux ne signifient pas grand chose, surtout quand la personne n'est pas animée par une certaine curiosité ; c'est là qu'intervient le généalogiste professionnel.
    http://mesracinesfamiliales.blogspot.com

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    1. Certes vous n'êtes pas professionnel Benoît mais je commence à vous connaître, vous êtes un passionné et en tant que passionné, vous savez que la généalogie ne peut se résumer à des noms et des dates inscrits sur un arbre.
      Et oui c'est là aussi qu'intervient le professionnel qui fera la différence avec un amateur bien qu'il puisse y avoir d'autres raisons à faire intervenir un professionnel comme quand un amateur cherche à débloquer une branche (pour tout vous dire c'est peut-être le sujet d'un des futurs articles du blog mais chuuuuuuut c'est un secret (-;)

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  3. Limiter une généalogie à des noms et des dates, est vraiment dommage. Il y a tellement de richesses au-delà de ces sources traditionnelles : notariat, tabellion, échevinage, hypothèques, enregistrement, rentes héritières, lettres de rémission, procès, etc...
    Ce ne sont pas les documents à consulter qui manquent. Mais en 20 ans de généalogie, je constate que plus de 90% des gens se limitent à l'état civil et aux registres paroissiaux et ne vont pas voir au-delà, l’impression qu’ils ont des œillères. Et je ne suis pas convaincu que la mise en ligne des archives arrange les choses, vu que souvent cela se limite à l’état civil, les registres paroissiaux et des recensements. Personnellement, ces sources classiques ne m'intéressent plus même si c'est un passage obligé. Je m'amuse beaucoup plus avec toutes les autres sources consultables et actuellement je fais plus du dépouillement que de la généalogie classique avec un attrait particulier pour toutes les archives d'ancien régime, les cas compliqués à résoudre... Cela demande des compétences certes mais surtout de la volonté, de la curiosité, de la pratique et de la méthodologie pour savoir où chercher. C'est vrai qu'il n'est pas simple de lire un chirographe du 16e siècle mais j'aime ça et à force de pratique, je lis ça quasiment comme un texte d'aujourd'hui. Mais on trouve aussi des richesses dans des documents du 19e siècle généralement plus faciles à aborder. J’ai par exemple des recherches en cours sur un médecin qui décède avec une fortune énorme au début du 19e siècle, tout en étant issu d’une famille modeste. Reste à trouver comment il a fait fortune. Mais il possédait par exemple un château dont j’ai retrouvé l’inventaire détaillé pièce par pièce au début du 19e siècle. Les archives anciennes restent aussi un passage obligé pour essayer de remonter une généalogie au-delà des registres paroissiaux et parfois on a la chance de remonter à Charlemagne, mais l’intérêt, pour moi, n’est pas de remonter aussi loin même si cela me ferait plaisir mais de comprendre le cheminement à suivre pour arriver aussi loin, la méthodologie, les documents à consulter… Maintenant tout cela est facile à dire, mais dans la pratique, on ne peut le réaliser pour tous ses ancêtres, il faut se limiter selon ses intérêts, ses compétences, …
    Je finirai par une question vache (désolé…), ayant consulté votre arbre généalogique. Vous avez des ancêtres dans le Nord et la Belgique, bref dans la région que je connais et qui m’intéresse. Vous avez notamment une branche DELEBECQUE qui remonte jusqu’environ 1200. La question, que j’ai déjà posée, sans avoir de réponse satisfaisante : quel cheminement avez-vous suivi pour arriver jusque-là, sur quels documents vous basez-vous et où les trouver ? Personnellement, je ne me rattache pas (encore) à cette famille, mais j’ai des ancêtres dans la même région et donc la méthodologie suivie pour cette famille doit pouvoir s’adapter à d’autres et donc permettre de débloquer certains cas complexes.
    Merci d’avoir lu jusqu’au bout ce message parfois décousu d’un généalogiste amateur passionné

    Damien – Tournai (Belgique)

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    1. Damien,
      Comme Benoît, vous avez l'air d'être un passionné qui c'est ce qu'est vraiment la généalogie, votre témoignage le montre bien. En effet, les sources sont multiples et il est toujours bon d'en profiter.
      Pour ce qui est de votre question (vache comme vous dîtes (-:) , je veux bien vous répondre mais afin de ne pas trop sortir du sujet de l'article, je vous propose d'échanger par mail sur ce point. Voilà mon adresse mail : rhitgenealogie@gmail.com

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    2. Voici mes coordonnées :

      Damien Desqueper - dades@skynet.be
      Association Généalogique du Hainaut Belge (www.aghb.org)

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